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Jǐ’nán, Shāndōng – Voyage au pays des professeurs

par Martin Payette

Cet octobre, pendant deux semaines, Ethan, Émilie, Jean-François et moi, avec vingt autres membres de l’Association Nord-Américaine du Tang Shou Tao (www.natsta.org), visitions la capitale de la province du Shāndōng, Jǐ’nán, et ses environs.

Pour vous situer, la province est un peu au sud de Pékin, un peu au nord de Shanghai, au bord de la mer Jaune et pas mal en face des deux Corées. La région est partagées entre des plaines fertiles et des montagnes vertes enveloppées de brume.

 

 

Pour ensuite vous mettre en contexte, le Tang Shou Tao, dont le Centre est un membre, est un organisme à but non lucratif. Ça mission est la préservation, la recherche et la dissémination d’arts martiaux et de médecine traditionnelle chinoise. À travers ses presque trois décennies d’existence, avec Monsieur Vince Black comme gouvernail, l’association a cultivé des relations avec des gens en tête de leurs lignées respectives; des maîtres dans leur domaine.

Ce sont des personnes dévouées à la pratique de leur art depuis un jeune âge et qui se donnent corps et âme pour l’enseigner et le préserver pour la postérité.

Notre voyage en Chine était centré autour de deux nos professeurs en particulier. Messieurs Líu Shùhang, soixante-douze ans, et Lǐ Cāng, soixante-six ans, sont ce qu’on appel de vrais gentlemen. Ce sont des hommes hautement cultivés, aux manières soignées, des philosophes et, même à leur âge, des athlètes. Líu Shùhang est l’héritier et responsable de la lignée du Bāguàzhǎng de style Gāo Yìshèng, et Lǐ Cāng, l’équivalent pour la lignée du Xíngyìquán de style Yīngxióngshān (nommé pour le Mont Héro à Jǐ’nán). Nous avons été accueilli comme des proches par ces grands hommes, ainsi que par les membres de leurs associations respectives et leurs familles.

 

L'Équipe du Centre de recherche Gongfu de Montréal et de NATSTA en Chine

  

La stèle et l’ancêtre

Chez nous, au début et la fin du cours, c’est la coutume de saluer les portraits des maîtres passés, les ancêtres. Ce ne sont pas nos ancêtres par lien de sang, mais c’est grâce à eux qu’on fait ce qu’on aime, donc on les salue. Ça n’implique pas forcément une intention à saveur religieuse. C’est simplement bon, je crois et nous croyons, dans les sports de combats, comme dans tous les sphères de la vie, de se rappeler qu’on n’est pas le centre de l’univers, que quelqu’un nous a permis d’être là et qu’il faut continuer la chaîne. C’est comme bon pour la tête.

Ce qui m’amène au premier objectif de notre voyage : l’inauguration d’une stèle en l’honneur de Liú Fēngcǎi dans son village natal. Je précise d’abord qu’une stèle est un monument vertical de pierre dressée, généralement munie d’inscriptions. Je précise ensuite que Liú Fēngcǎi était l’oncle de Líu Shùhang, son prédécesseur dans la lignée et le disciple de Gāo Yìshèng lui-même. La stèle a été financée partiellement par les disciples de Líu Shùhang dans l’Association du Tang Shou Tao et le nom de chaque disciple est inscrit sur la face arrière du monument.

 

L'Équipe du Centre de recherche Gongfu de Montréal et de NATSTA en Chine

 

C’était un geste apprécié, je crois. Que ça vienne d’un groupe d’américains, aussi, ça a dû parler.

Bref, le village au complet nous a accueilli. Pour vrai. À l’approche de notre destination, un pick-up rempli d’hommes du village est apparu devant notre autobus pour annoncer notre arrivé au son de percussions et de cymbales. La foule souriante nous a d’abord guidé le long d’un chemin de terre pour payer nos respects à la tombe de Liú Fēngcǎi, au beau milieu d’un champs de maïs. Ensuite, c’était le dévoilement de la stèle dans la place publique, avec un bon nombre de discours, dont un par Monsieur Ethan Murchie lui-même — dans son plus beau mandarin — qui les a remercié de l’accueil au nom de l’association.

 

Un investissement

Si le respect des ancêtres était une priorité du voyage, c’était aussi notre projet de montrer qu’on était prêt à backer nos profs dans leur but de perpétuer l’enseignement de leurs arts. Nos profs, je crois, étaient déjà confiants de la chose, mais c’était le reste de la communauté gongfu qui avait peut-être besoin de le voir. C’est une supposition.

Notre deuxième mission était donc de prendre part à une cérémonie à Jǐ’nán pendant laquelle Líu Shùhang et Lǐ Cāng ont officiellement accepté certains parmis nous en tant que disciples. C’est un engagement à vie qui comprend autant de responsabilités que de bénéfices, sinon plus. Ce n’est donc pas un choix à prendre légèrement. (Pour avoir une bonne idée de ce que ça implique, être un disciple, jetez un coup d’oeil à l’article suivant.)

 

L'Équipe du Centre de recherche Gongfu de Montréal et de NATSTA en Chine

 

Le tout s’est déroulé dans une énorme salle de banquet, toute en rouge pour la prospérité, avec des grandes tables rondes, des banderoles et des drapeaux chinois, américains et canadiens éparpillés un peu partout. La salle était remplie de gens et de caméras. Il n’y avait rien d’intimidant dans tout ça, rien du tout…

 

L'Équipe du Centre de recherche Gongfu de Montréal et de NATSTA en Chine

 

Ze meat and ze potatoes de la chose

Finalement, on a aussi pu pratiqué du gongfu.

Après une longue semaine de cérémonies, de visites, de banquets, de performances musicales, de séances de photos, de réunions et de nouvelles rencontres, on nous a conduit vers un petit village au sein d’une vallée entourée de montagnes.

Líu Shùhang et Lǐ Cāng ont passé la semaine avec nous à nous corriger ou à nous enseigner du nouveau matériel. C’était, bien entendu, une occasion rare et précieuse.

 

L'Équipe du Centre de recherche Gongfu de Montréal et de NATSTA en Chine

 

Plusieurs de leurs étudiantes et étudiants, qui nous avaient chaperonné et lié d’amitié au courant de la semaine précédente, nous ont rendu visite pour s’entraîner avec nous.

Une classe d’enfants aussi est venu passer une journée. Encore une fois, rien d’intimidant du tout à s’entraîner avec des gens qui, non seulement pratiquent l’art depuis leur enfance, mais aussi le pratiquent comme expression profonde de leur culture et de leur histoire.

 

L'Équipe du Centre de recherche Gongfu de Montréal et de NATSTA en Chine

 

Malgré cette différence entre nous, malgré la barrière de la langue et de la culture, ils et elles nous ont traité comme de la famille. C’est quand même pas n’importe quel hobby qui peut faire ça.

 

Montréal, Québec — La suite 

Nous revoilà à Montréal, inspirés et motivés à partager ces arts.

Ici, le gongfu ne fait pas partie de la culture et de l’histoire. Les repères sont différents. C’est pas mal plus difficile d’allumer les gens. Mais, c’est pas grave. On aura juste à travailler plus fort. C’est tout.

 

Martin

 

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